---14 interviews ---

 

-INTERVIEW par GRAVE JIBES FANZINE (Novembre 2012)-

-INTERVIEW par PAVILLON 666 (Septembre 2011)-

 

-INTERVIEW par LES ALLUMES DE L'UNDERGROUND (Décembre 2009)-

 

-INTERVIEW par le webzine CULTCRUSHER.NET (Novembre 2008)-

 

-INTERVIEW par le webzine THE SENTINELS OF TIME (Juillet 2006)-

 

-INTERVIEW D' ELECTRIC PRESS KIT par BLACK HEART-

1/Parlez nous du choix, du nom de votre groupe? sa signification ? pourquoi ?

ELECTRIC PRESS KIT est un jeu de mot sur ELECTRONIC PRESS KIT, expression qui signifie approximativement " échantillon " en Anglais… Notre musique étant basée sur le triptyque classique rock guitare/basse/batterie, nous avons choisi de remplacer electronic par electric ; ce qui donne ELECTRIC PRESS KIT. D'autre part ce nom peut évoquer dans une traduction plus littérale et au mot à mot " le kit de la presse électrique " c'est à dire : fabrique toi, grâce à un kit, une presse afin de te réduire en poussière, en miettes, avant que la société englobante ne le fasse à ta place… Ou ,une presse servant à bloquer l'oppression provenant de l'autre , provenant des autres…de leur jugement.

2/ Vos influences musicales ? groupes préférés et pourquoi ?

Emmanuel : En Cold wave, Joy Division pour l'émotion, Killing Joke pour la puissance et la démence, Xmal Deutschland pour les guitares acérées et la voix sucrée mais abrasive, Siglo xx pour l'aspect froid et parfois expérimental. En Indus, pour l'expérimentation pure, le bruit et la fureur, un certain reflet de nos vies : Neubauten, Test Dept, Whitehouse , SPK, Dissecting table, Belt… En Noise, pour l'expérimentation, la création de structures innovantes et l'approche rock complètement renouvellée : Unsane, Drunk With Guns, Sonic Youth, Swans, Big Black.

Jean-François : Joy Division, Dead Can Dance, Sonic Youth... Sibelius et les compositeurs scandinaves du début du XX Siècle…. Des groupes pop, des Smith au Pale Fountains en passant par Felt. J'apprécie, également, car ce sont certains des groupes de mes premières émotions musicales, Pulp, Lush, Stone Roses…

3/ Parlez nous de vos débuts dans la musique, votre rencontre ?

Nous nous sommes rencontrés au Lycée en 1988, on écoutait de la Cold Wave et de la Pop(du style Sarah Records, Creation 4AD, Beggars Banquet, Lively Art…) alors que les goûts de beaucoup de gens de notre âge étaient plutôt du ressort du Hip Hop, de la Funk, du Hard Rock et même de la variété… Cet intérêt commun nous à rapproché automatiquement. On a alors décidé de monter un groupe avec d'autres personnes….On avait décroché la possibilité de réaliser la bande originale d'un documentaire traitant d'Art Contemporain. Cela n'a malheureusement pas abouti car le réalisateur a rencontré des difficultés avec la chaîne TV qui assurait la production , la 7.

4/ Comment et pourquoi, avez vous eu l'idée, l'envie de fonder un groupe ou un projet ?

Nous avons décidé de monter un groupe afin de tenter de nous opposer avec nos modestes et, à fortiori, ridicules moyens à la " société du spectacle " (dénoncé depuis longtemps par Guy Debord, en 1967), en souhaitant nous inscrire dans la ligné des grands concepteurs d'une autre musique renouvellée allant de Luigi Russolo (L'Art du bruit, manifeste futuriste paru en 1913) à G.P. Orridge qui déclarait qu'au départ son but était de " savoir jusqu'où on pouvait métamorphoser et coller le son, présenter des sons complexes et non divertissants dans une situation de culture populaire, afin de convaincre et de convertir… " ELECTRIC PRESS KIT a pour vocation de " réinvestir la musique rock avec un contenu, une motivation et un risque… "

5/ Vos projets d'avenir ? (concerts, cd, dvd, vhs, etc…)

Nos projets sont un album et des scènes en élargissant le line up pour ces dernières. Nous aimerions également essayer de trouver un label, ou en dernier lieu un distributeur, afin de bénéficier d'une distribution correcte.

6/ Que pensez vous des fanzines en général ?

Le concept de fanzine est apparu dans le mouvement hippie, dans les années 1970, aux Etats Unis et a été repris par la vague Punk, puis ensuite, par énormément d'autres courants underground réels ou supposés. Sans fanzine, il n'y a pas de musique ou de " culture underground"… pas de liberté… Le fanzine et désormais le E-Zine sont les seuls moyens de communication permettant une expression sans pression commerciale et sans censure…

7/ Vos rapports avec votre public, vos fans ? et que pensez vous d'eux ?

Notre rapport avec le public est difficile à évaluer car nous ne nous sommes pas encore produit sur scène avec EPK, néanmoins lorsque quelqu'un nous dit qu'il a apprécié nos disques, nous nous sentons moins seul…

8/ Lors d'un concert, avez vous eu l'occasion de jouer avec un groupe connu ? vos émotions ?

Emmanuel : En 1992, j'ai eu l'occasion de jouer, non pas en concert, mais en studio avec le groupe de fusion Oneyed Jack (signé chez Yelen/ Sony Music) qui, à l'époque, pratiquait un Hardcore qui ne me déplaisait pas, quoiqu'un peu simpliste….Je tenais la basse et j 'entretenais des rapports de mauvaises qualités avec le guitariste. On a donc décidé d'arrêter là notre début de collaboration. Je dois avouer que je n'ai aucun regret au regard de leurs productions discographiques et de leurs prestations scéniques…Le guitariste, à qui, j'avais fait écouter nos démos m'avait rendu un avis sans équivoque et plein de subtilité : " A côté Sonic Youth, c'est des P.D…. " Don't Act…

9/ Parlez nous de votre discographie.

Notre discographie est actuellement composée d'un premier EP éponyme, du single " Deathbed " et de notre nouvel EP 5 titres + 2 remixes " Show me ".

10/ Comment décrivez vous votre musique ?

Si nous devions décrire notre musique, nous parlerions de Cold Wave bruitiste influencée Industriel: A cold noise Music Mass .

11/ Descriptif de vous (age, passion, etc..)

Jean-François : J'ai 30 ans et, en dehors, de la musique, j'aime le cinéma. J'apprécie, par exemple, tout particulièrement, Bergman, dont le Septième saut équivaut, pour moi, en intensité émotionnelle, à l'écoute d'un album de Joy Division.

Emmanuel : J'ai également 30 ans et, en dehors, de la musique je m'intéresse à l'histoire en générale et l'histoire romaine en particulier. Je projette d'ailleurs un doctorat dans cette dernière spécialité.

12/ Votre inspiration pour vos cds ou textes etc., ou l'a trouvez vous ?

Notre inspiration principale provient de l'expérience des rapports à l'autre, des rapports aux autres. Les rapports humains actuels (mais, était-ce différent avant ?) semblent organisés par des éléments coercitifs ;on veut forcer l'autre, le contraindre, s'en prendre à son libre arbitre… On ne veut pas comprendre, dans notre société contemporaine et son climat moral, on veut contraindre et juger… Il faut donc se plier, mentir ou risquer d'être broyé par la machine monstrueuse et violente des rapports humains dont les rouages sont la bonne conscience, le conformisme convenu ou pas. Tout ceci mène à un certain pessimisme, pour ne pas dire une misanthropie, une déception du genre humain…. Au lieu de donner aux gens les moyens d'exister dans la dignité, sans les menaces du lendemain, l'inconfort ou la détresse psychologique, on préfère entretenir des mirages sociaux et crypto-politiques, l'entreprise, le collège électoral, l'économie, en fait le bien être dans la précarité, le bonheur par la consommation ;l'anti-dépresseur ultime de notre temps est la carte bleue… Il ne reste plus comme valeurs définitives que l'argent et la surface sociale… En conséquence, notre musique se veut sombre, bruyante, minimaliste… A l'instar de la société englobante dans laquelle nous nous débattons, notre musique est le reflet de ce sentiment, un reflet que nous souhaitons plus ou moins fidèle… Tout en sachant que cette fidélité, par rapport aux réalités actuelles, n'est pas un but en soi, car dans le cas contraire l'émotion dégagée demeurerait convenue , artificielle, comme anémiée…

13/ Vos passions en dehors de la musique ?

Jean-François : Comme je l'ai déjà dit, j'apprécie le cinéma, Tarkovski (stalker), Pasolini (théorème) … ; et aussi, par exemple la peinture expressionniste allemande, des peintres comme Dix, Beckmann…

Emmanuel : Je m'intéresse particulièrement à l'histoire en tant que science et objet, mais également, d'un point de vue esthétique et émotionnel, aux littératures françaises et étrangères, des auteurs allant de Céline, Kafka, Sade, Cioran, Joyce, à Lowry, Peguy, Bernanos en passant par Jünger, Bukowski, Burroughs et bien d'autres.

14/Que pensez vous de l'évolution du public et de la mouvance underground ?

Jean-François : Je pense que la mouvance underground, quelque soit les styles, fonctionne en vase clos…. C'est un monde qui semble avoir une fâcheuse tendance à se regarder le nombril, un petit monde qui ne s'ouvre que sur lui même, qui se renferme sur lui même en somme.

Emmanuel : En ce qui concerne le public underground, j'ai l'impression que beaucoup de gens s'intéressent à ce qui est " hype ", ce qui est à la mode…. On écoute telle ou telle chose, car c'est dans l'air du temps, parce que cela permet de se démarquer par rapport aux autres…pour rentrer rapidement dans le rang une fois un certain âge atteint, quelle sincérité peut-on trouver à cette démarche? Alors, inévitablement, on adopte un simple comportement de consommateur moyen, on en vient à acheter de la musique Cold Wave, Indus ou Goth comme d'autres achètent les disques de Céline Dion, tout ceci est désolant, j'aimerais me tromper…. En ce qui concerne la mouvance, ou plutôt, les mouvances underground, tout est ici, il me semble, affaire de convention, tu fais de la Harsh Power Noise pour faire des sets DJ en boîte ou de la Synth Pop, afin de ne pas trop déranger les oreilles des teen-agers ,alors tu peux prétendre au statut décerné par la presse spécialisée, de digne (ou plutôt indigne…) successeur de Depeche Mode. Y-a-t'il vraiment une démarche artistique derrière tout cela ? La seule chose qui puisse être rassurante est qu'il existe quelques exceptions à ces schémas.

15/ Pensez vous qu'un jour avec la renommée naissante, vous ne soyez plus ou moins accessible, comme certain groupe malheureusement ?

Jean-François : A 30 ans cela ne peut pas te déstabiliser…cela ne peut pas te faire changer, car, tu as déjà vécu autre chose…On n'a pas que la musique dans notre vie.

Emmanuel : On fait de la musique avant tout pour nous même, mais nous espérons que celle- ci soit en mesure de susciter des émotions, des réactions chez les autres… Quand aux groupes qui se prennent pour des stars ;ces gens qui les composent oublient qu'ils dépendent, intégralement, de leur public… Leur musique devient, pour le plus grand nombre d'entre eux, stéréotypée, ils finissent par s'auto plagier et s'auto censurer… Sans ce public, il n'y a pas de vente de disques, donc, leurs groupes n'existent plus… Pas la peine de ne plus être accessible, parce que plus personne ne souhaite accéder à eux … Et on finit comme Adam Ant interné dans un hôpital psychiatrique suite à une crise de démence aiguë ou comme le chanteur de Visage, au commissariat pour vol à l'étalage dans un magasin de luxe !

16/ Avez vous dans votre discographie un titre ou un album préféré et pourquoi ?

Jean-François : Pour moi, notre répertoire constitue un tout, je n'ai pas spécialement de titre préféré, c'est une globalité.

Emmanuel : Je partage l'opinion de Jean-François, cependant, je dois avouer que j'ai quelques titres préférés pour des raisons que je ne m'explique pas, c'est une question d'intimité avec les morceaux ;par exemple, j'aime beaucoup, sur notre premier EP, danse avec la mort, no people ou sur notre nouvel EP show me, psycho killer. Cependant, cela dépend aussi de l'humeur du moment et, demain, je citerai, peut-être, des titres différents.

17/ Un de vos meilleurs souvenir ?

Jean-François : L'interview de Black Heart (rires…).Nous souhaitons remercier la rédaction de Black Heart pour l'intérêt qu'elle porte a notre travail .

Emmanuel : Mon meilleur souvenir en matière musicale est certainement notre première chronique dans un grand magasine de kiosque.

18/ Quelques mots, pour donner envie de vous découvrir, connaître plus etc. …

Emmanuel : " Hum…viens…musique pas chère…beaucoup plaisir… "

19/ Le choix du style de votre musique pourquoi, par rapport àun autre ?

Jean-François : Cela coulait de source, mais nous ne voulons pas nous cantonner dans un style…

Emmanuel : J'écoute de la Cold Wave depuis longtemps, par la suite j'ai découvert la Noise et l'Indus… On a voulu tout fondre ensemble… Je ne me voyais pas jouer quelque chose de différent ; c'est le style musical dans lequel je me sens le mieux, qui correspond à mon approche esthétique et sensitive de la musique. C'est celui qui porte le mieux nos textes, ceux -ci n'auraient pas été en osmose avec autre chose ;je ne me vois pas chanter un titre comme Deathbed sur de la Bossa…

20/ (rire la question " ELEGY ") 1 mot ou une expression que vous aimez ?

Jean-François : Mordoré.

Emmanuel : Liberté.

21/ 1 mot ou une expression que vous détestez !!!

Jean-François : Flexibilité.

Emmanuel : Démagogie.

22/ Merci à vous, votre fan, commentaire perso au choix ???

Nous souhaitons bonne chance et longue vie à Black Heart.

 

L'interview suivante devait paraître dans le n°16 du fanzine grenoblois Black Heart. Lionel Bernier-Perlat, son rédacteur, nous ayant informé de la disparition de ce dernier, nous mettons celle-ci à votre disposition.

L'interview a été réalisée par Lionel que nous tenons à remercier.

 

 

 

-INTERVIEW D' ELECTRIC PRESS KIT par COLD ROOM (8 juillet 2003)-

1- Pouvez-vous nous présenter le line up de groupe ?

Emmanuel : Electric Press Kit est composé de Jean-François à la basse, de moi-même à la guitare, la programmation et à la voix. En live, Séverine gère la programmation et les samples. C'est également elle qui officie en tant qu'ingénieur du son pour les prestations lives.

2- Depuis quand Electric Press Kit existe-t-il ?

Emmanuel : : Le groupe a été fondé en 1996 par Jean-François et moi-même. Notre ancien groupe The Sundered s'étant séparé, j'ai joué quelques temps avec une autre formation. Puis Jean-François et moi, avons décidé de former un nouveau groupe. Electric Press Kit était né. Nous n'avons pas éprouvé le besoin de nous adjoindre d'autres musiciens. La boîte à rythme rendant une couleur froide et automatique, celle-ci est devenue une " marque de fabrique ". Séverine, comme je l'ai dit, se joint à nous en live.

3- Comment définiriez vous votre musique ?

Emmanuel : Pour définir notre musique en quelques mots, je parlerai de Cold Wave bruitiste/Indus : " A Cold Wave Music Mass "

Jean-François : Dérangeante, fascinante, troublante, violente… à découvrir !

4- Quelles sont vos principales influences ? (musicales et autres)

Emmanuel : Musicalement, je citerai d'abord les Stooges, le Velvet Underground, Mc5, New York Dolls, Bowie pour les " artistes " anciens… Ensuite, même s'il est vrai que l'usage de catégorie ou genre, pour qualifier une musique est nécessairement réducteur, en Cold Wave, je parlerai évidemment, de joy Division et aussi, de Siglo XX, Killing Joke, Dance Society, Stockholm Monster, Section 25, Comsat Angels…, en Noise, de Big Black, Shellac, Unsane, Swans, Sonic Youth, Drunk with guns… et en Indus, de Neubauten, Test Dept, Whitehouse, SPK, Dissecting Table, Throbbing Gristle… D'un point de vue esthétique et émotionnelle, je suis intéressé par certaines littératures françaises et étrangères, comprises dans toutes leurs formes (roman, poésie, essai, mémoires…) ; des écrivains tel que Céline, Kafka, Sade, Cioran, Joyce, Mallarmé, Chateaubriand, Laforgue, Lowry, Péguy, Bernanos, en passant par Jünger, Bukowski, Burroughs, Michaux…

Jean-François : Sur le plan musical, j'apprécie de nombreux styles. Il est évident que cela nécessite un travail de longue haleine car si l'on veut écouter des choses de qualité il faut chercher. Les médias actuels, perverti par la course aux profits rapides, ne proposent que des produits dits " culturels " dont 99% sont de la merde (et encore je reste relativement poli). Outre la musique, le cinéma reste un art qui me fascine. Mes goûts sont beaucoup plus classiques. Forcément le cinéma expressionniste allemand des années 30 (Murnau, Lang, Wiene…) reste une influence déterminante pour celui qui aime la musique dite " gothique " ou " néo-gothique " (j'en fait partie). Mais, hélas, j'aime aussi le cinéma néo-réaliste italien ce qui fait que j'écoute de la variété italienne des années 60 à 80 (je plaisante !!! ,évidemment, même si Frédéric François reste une icône importante de la culture underground, je rigole encore !!! ). Le cinéma asiatique me passionne aussi (attention pas les films de kung fu). Mizoguchi, Ozu, Kurosawa sont des cinéastes incontournables. Le cinéma asiatique reste encore aujourd'hui très bon quand il montre la crise de sociétés nouvellement occidentalisées et qui prennent de plein fouet la crise du système capitaliste actuel. Quand on voit Yi-Yi de Edward Yang, M/Other de Nabuhiro Suwa et Love Will Tear Us Appart (tiens ! tiens ! ,cela rappelle quelque chose) on se dit que l'Asie aussi est dans une mauvaise passe.

5- Y-a-t-il un concept particulier derrière Electric Press Kit ?

Emmanuel : Nous souhaitons " réinvestir la musique rock avec un contenu, une motivation et un risque ", pour cette raison, les guitares sont saturées, la basse est linéaire, la batterie robotique, syncopée et le tout est appuyé par des samples renforçant les ambiances et les thèmes des chansons d'Electric Press Kit. Nous adhérons aux principes et au concept musical développés par G.P. Orridge qui expliquait, dans une interview, que son objectif, avec Throbbing Gristle était de " savoir jusqu'où on pouvait métamorphoser et coller le son, présenter des sons complexes et non divertissants dans une situation de culture populaire afin de convaincre et de convertir… ". Le son d'Electric Press Kit est minimal, froid, low-fi, brut et âpre, afin de retranscrire de la manière la plus fidèle l'intention première, présente lors de la composition des titres, c'est-à-dire établir une typologie (forcement aléatoire) de toutes les faiblesses, les duplicités, les angoisses, les cruautés, les ambitions, en sommes de toutes les déviances humaines qui peuvent faire de nos vie un enfer…

6- Quels sont les thèmes abordés dans vos compositions ?

Emmanuel : Nous accordons une importance particulière aux textes de nos chansons. Une chanson est une association plus ou moins pertinente entre une ligne mélodique, une structure rythmique et des mots, le texte… La musique apporte la sensation et le texte, le sens ; l'ensemble doit transmettre une émotion… Quant à l'inspiration d'Electric Press Kit, celle-ci découle de l'expérience, trop souvent traumatisante des rapports à l'autre, des rapports aux autres… J'ai, en effet, l'impression que le climat moral de la société dans laquelle nous vivons est fondé sur la coercition et le jugement… (était-ce différent auparavant ?). Nous ne sommes pas obligé d'accepter ces états de fait, parfois, il est nécessaire de s'adapter, malheureusement… Les textes d'Electric Press Kit sont une critique de ces comportements, de ces jugements de toutes natures et de ces coercitions sociales. Ils interrogent sur les (parfois) terribles " déviances " et conséquences qui peuvent en découler…

7- Quel a été votre parcours musical ?

Emmanuel : Nous nous sommes rencontrés au Lycée en 1988, on écoutait de la Cold Wave et de la Pop(du style Sarah Records, Creation ,4AD, Beggars Banquet, Lively Art…) alors que les goûts de beaucoup de gens de notre âge étaient plutôt du ressort du Hip Hop, de la Funk, du Hard Rock et même de la variété… Cet intérêt commun nous a rapproché automatiquement. On a alors décidé de monter un groupe avec d'autres personnes….On avait décrochés la possibilité de réaliser la bande originale d'un documentaire traitant d'Art Contemporain. Cela n'a malheureusement pas abouti car le réalisateur a rencontré des difficulté avec la chaîne TV qui assurait la production , la 7. A partir de 1996 nous avons fondé Electric Press Kit. En 1998 est sorti de manière ultra confidentielle une k7 démo qui fut, en 2000, chroniquée dans le dossier spécial scène francophone du magasine Elegy. Nous avons ensuite sorti cette k7 en version Cd remasterisée, dans la foulé, nous en avons extrait un single Deathbed (chroniqué dans Cynfeirdd, D-Side…),en 2001. Puis, en Novembre 2002 un nouvel Ep 7 titres Show me (chroniqué dans Metalland, Cynfeirdd…). Des émissions de radio fm spécialisées ont programmé nos titres (BNFM 99 !, In Absentia Christi, Doctor Avalanche Radio Show,…). Nous avons mis en ligne notre site à l'automne 2002… Des interviews d'Electric Press Kit doivent bientôt paraître dans Paradise Noise (n°13), Ad Aeternam (n°3) et Post Mortem (n°4)…

8- Votre album est sur le point de sortir sur le label Black Orchid, pouvez vous nous en dire un peu plus ?

Emmanuel : En effet, le label Black Orchid (label spécialisé gothic /ambient /dark wave/ avantgarde/ experimental/ industrial) sort à la fin du mois de juin 2003, une compilation de nos deux premiers Ep qui comprendra les titres Show me, Not very funny, Tu n'existes pas, Je danse avec la mort, Deathbed, Show me (lovekill mix), Tu n'existes pas ( no hop version). Nous sommes heureux que celle ci sorte chez Black Orchid car son catalogue comprend des groupes que nous apprécions énormément, tels que Venus Fly Trap, Big City Orchestra, M Nomized,…Elle sera disponible à la vente en Slovaquie et dans les pays d'Europe de l'Est … On pourra, en France, néanmoins se la procurer auprès d'Emil Mat'ko(Zelena 2/C, Banska Bystrica , 97401, SLOVAKIA.)

9- Des concerts en prévisions ?

Jean-François : Les concerts sont, pour moi, nos objectifs principaux. C'est le passage obligé pour toucher le plus grand nombre de personnes. Nous sommes en ce moment en répétitions acharnées pour pouvoir présenter de façon décente nos compositions. Le passage du studio à la scène étant un moment déterminant dans la vie d'un groupe. Nous vous donnons rendez-vous dans une petite salle parisienne à l'automne 2003 pour nos prestations scéniques. Plus de précisions prochainement…

10- Un dernier mot ?

Emmanuel : Nous aimerions remercier Cold Room.net de l'intérêt qu'il porte à notre travail.

Jean-François : Nous souhaitons une longue existence à Cold Room.net…

 

 

 

-INTERVIEW dans POST MORTEM numéro 4 (Octobre 2003)-

 

Pour commander : postmortemzine@yahoo.fr

Prix : 4€50 + Port 2€

 

 

-INTERVIEW par le webzine SCAR[E]CULTURE (Novembre 2003)-

 

 

 

-INTERVIEW dans SYMBOLIC chap.c. (Decembre2003)-

 

Pour commander : SymbolicBruno@aol.com

 

 

 

-INTERVIEW dans PARADISE NOISE n°13 (Novembre2003)-

 

Pour commander : Paradisenoise@aol.com

 

 

 

-INTERVIEW dans LE SIECLE PLEURE AU DESSUS DE LA CRYPTE n°III (Février 2004)-

 

Pour commander : ad.aeternam@netcourrier.com

 

 

 

-INTERVIEW par le webzine THE FRENCH TOUCH (Mars 2004)-

 

 

 

-INTERVIEW par le webzine THE FACTORY (Avril 2004)-

1°) Aimez vous les interview

Jean-François : Bien sur !C'est le seul moyen ,quand on fait de la musique dite underground, de toucher un public .De plus, c'est gratifiant de pouvoir s'exprimer en toute liberté. Les interviews permettent aussi d'avoir des contacts et des critiques sur notre travail. Elles sont donc nécessaires.

2°) Que signifie Electric Press Kit?

Emmanuel : Le nom d'Electric press kit évoque en Anglais l'idée d'échantillon. Un échantillon représentatif de toutes les haines ,les compromissions ,les jugements ,les cruautés , les duplicités dont la nature humaine regorge. Quant à l'idée de " kit " ,contenue dans le nom du groupe ,elle évoque ,la possibilité, qu'a toutes personnes, au bout d'un long travail sur soi même, de se fabriquer une " presse mentale " ,sorte de mécanisme psychologique ,ayant pour objet de bloquer, de résister aux pression sociales ,morales ,aux regards des autres…

3°) Que représentent les pochettes de EPK et Show Me?

Emmanuel : La pochette du premier ep représente une sérigraphie de poupon en plastique .Celle ci évoque par le motif et sa répétition, le fait que les schémas moraux actuels, le topos du conformisme intellectuel ,induisent ,pour tous l'obligation de penser de la même manière ,d'adopter le même comportement. Tu dois consommer, être bien pensant, voter et te taire…Mais, paradoxalement, la société libérale dans laquelle ,nous vivons ,s'est faite depuis longtemps l'apôtre de l'individualisme .Tu dois être comme tout le monde ,mais ,tu dois écraser tout le monde ;au risque de l'être toi même .Cette pochette avait donc pour finalité d'évoquer cette schizophrénie ambiante. Celle de Show me ,représente une lame de rasoir sur fond noir .La lame de rasoir évoque d'abord le climat social et mental contemporain, mais ,également ,le fait que l'existence de chacun peut basculer d'un moment à l'autre ,nous vivons ,tous ,sur le fil du rasoir .D'autre part, nous voulions pour ce ep, un son coupant comme une lame de rasoir. La lumière bleutée présente sur le reflet de cette dernière ,évoque la possibilité que nous avons tous ,si nous nous en donnons les moyens, de nous extraire de ce contexte, vers un accomplissement intellectuel, spirituel et sensitif…

4°) Dans quel état d'esprit avez vous écrit ces albums?

Jean-François : Au moment ou nous avons enregistré ces disques, nous étions dans un processus d'auto production ,nous n'avions pas de pression. L'élaboration de ces disques découle d'un travail relativement serein et réfléchit .De plus ,nous n'avions pas de délais, ce qui nous a permis de sortir nos morceaux ,quand nous en étions relativement satisfaits.

5°) Pensez vous réussir a faire transparaître vos émotions à travers vos morceaux ?

Jean-François : En tous cas, nous essayons .A partir du moment ou notre travail est sincère, forcément ,nos émotions y transparaissent. Après ,c'est à chacun d'y adhérer ou non.

6°) Avez vous commencé à écrire un nouvel album?Ou en est le "processus d'enregistrement"? Y a t'il un single disponible?

Emmanuel : Nous avons effectivement commencé à enregistrer un album ;qui doit sortir cette année, sur la Label Black orchid pour la Slovaquie et l'Europe de l'Est, ainsi que sur un label français. Nous avons ,déjà, enregistré ,mixé et " masterisé " sept titres .Trois autres titres et un remix par Horion viendront s'ajouter à ceux ci. La sortie d'un single n'est pas à l'ordre du jour.

7°) Que pensez vous de la musique aujourd'hui? Y a t'il un groupe en particulier qui vous plait?

Jean-François : Le monde musical actuel étant tellement conditionné par des résultats économiques(investissements, promotions, retour sur investissements)qu'il devient impossible d'accéder à de la bonne musique par les médias traditionnels .Il faut donc avoir une démarche de défricheur pour pouvoir prendre plaisir à l'écoute de la musique .L'autre moyen est de faire soi même la musique que l'on a envie d'écouter.

Emmanuel : Pas de groupe ,en particulier ,mais ,j'adore ,par exemple ,Neubauten ,Perpetuum mobile est d'ailleurs excellent ;ou ,encore Joy division, ,Siglo xx ,Killing joke, Big black ,Unsane ,Drunk with guns ,Swans, Sonic youth, Test dept, Whitehouse, Spk , Throbbing gristle…

8°) On ressent une véritable évolution entre EPK et Show Me. Qu'est ce qui à provoqué une telle évolution?

Jean-François : Les drogues hallucinogènes…(rires)

Emmanuel : Cette évolution peut ,je crois, être expliquée par le fait que nous voulions pour le Show me ep un son plus dur…Un son coupant comme une lame de rasoir… En somme ,une rythmique synthétique et robotique, une basse répétitive ,des guitares saturées ,quelques samples, accompagnant une voix hallucinée ,et par instant, réverbérée…Nous voulons aller là ou personne ne s'est jamais rendu…C'est le but ,de la musique telle que nous la concevons…Tant pis ,pour ceux qui n'y retrouvent pas leurs repères musicaux traditionnels…

9°) L'expérience des remix de "Show Me" et de "Tu n'éxistes pas" ne vous incite t'elle pas a créer un album de remix?

Jean-François : Nous sommes effectivement en contact avec Neil Tennant des Pet shop boys ainsi que David Guetta pour nos remixes mais ,ils sont vraiment trop lents et trop mauvais (rires)…Nous allons donc laissé tomber ces projets. Pour moi , l'existence d'un album de remix n'est pas la priorité .Le principal restant ,à mon avis, le travail de compositions originales.

Emmanuel : Pour le moment, nous voulons enregistrer des disques…Mais, un jour pourquoi pas ?…Les remixes sont intéressants, car , quand ils ont une vocation artistique ,et ,pas seulement celle de faire danser ,ils donnent une nouvelle vision d'un titre ,avec une sensibilité différente…J'adore, par exemple ,les albums de remix de NIN, Thing falling apart, Closer to god ou Further down the spiral, ou encore ,celui de Fœtus ,Blow.

10°) Et pour finir, quelle question aimeriez vous qu'on vous pose lors d'une interview?

Jean-François : Les questions de cette interview étaient plutôt bonnes.

 

 

 

-INTERVIEW dans ORPHEUS n°4 (Juin/Juillet/Août 2004)-